copyright ??? copyright ... copyright !!!

Cruel Voyage que celui qui mène le Baudelaire de L'Invitation au Voyage au Baudelaire du poème terminal Le Voyage. Baudelaire passe de la chimère à la déception, de la femme idéalisée qu'il emporte en rêve dans un espace paradisiaque à la femme satanisée qu'il cherche dans les bas-fonds. Le Voayge de Baudelaire n'est pas littéraire, il est artistique. Le commentaire du texte doit l'être aussi. Aujourd'hui, 20 août 2008, je place sur le netcomme une bouteille que l'on lance à la mer, une interprétation actuelle de ce chef d'oeuvre à travers une création d'Art Contemporain: No:NU-Na. C'est à ma connaissance le premier site conçu et créé comme une Installation Digitale, une ID. Cette création originale n'est ni un livre, ni tableau, ni un film, mais une oeuvre différente pour ceux qui sont prêts à aller au fond de l'inconnue pour chercer du Nouveau.

4 ans plus tard, le site et ses deux suites ont reçu 6000 visiteurs..........

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COPYRIGHT
 
Les artistes les plus créatifs sont les plus copiés.
Mais qu'est-ce que créer? Rien ne se perd, rien ne se crée!
Pour créer, il faut bien un matériau de base.
Dans la création artistique, ce matériau est la personnalité du créateur.
La personnalité ne se construit pas toute seule, à partir de rien.
La personnalité se nourrit de savoirs et de vécus.
Les connaissances, les émotions, les sentiments viennent des autres.
Les idées se nourrissent d'autres idées.
Artistes, réjouissez-vous d'être copiés.
Mieux vaut être suivi que suivant.
Abandonnez vos intérêts mesquins.
Participez à la création des autres.
 
Liberté de créer!
 

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NO:NU-NA
 
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LE PITCH

 

Une jeune égyptienne sert de modèle nu aux plus grands maîtres avant de se rendre compte qu'elle est la mieux placée pour se peindre elle-même.

 
 
 
 
 
 
 
 
LA DISTRIBUTION
 
Avec par ordre d'apparition:
Jean Auguste Ingres
Charles Baudelaire
Maxime Du Camp
Dame Laura Knight
Henri Matisse
Louis Aragon
John Singer Sargent
Gustave Courbet
Gustave Flaubert
Vincent Van Gogh
René Magritte
Gerhart Richter
Marcel Duchamp
Jean-Michel Basquiat
Edouard Manet
Georgette Magritte
Jean Hélion
Sir Edward Burne-Jones
Piet Mondrian
Yves Klein
Gustave Moreau
Edvard Munch
Gentile Bellini
Ernst Ludvig Kirchner
Piet Bruegel
James Ensor
Lubov Tchernicheva
François Boucher
Jean-Yves Bresson.
 
 
 
 
 
 
 
  LE TOURNAGE
 
 
 
 
 
INTRODUCTION
 

 Le Sphinx, pour lequel elle posait, demanda à Œdipe:

- Quel animal a le matin 4 pattes, 2 à midi et 3 le soir ? .

- C'est l'homme, répondit-il, qui enfant marche à 4 pattes, adulte sur ses deux pieds et vieux s'appuie sur une canne. 
 
C'est alors, en regardant l'index d'Oedipe, que la jeune égyptienne se dit pour la première fois qu'elle aussi - qui se croyait pourtant si maline - se le faisait peut-être introduire...

 

Une situation qui devrait éveiller les soupçons des artistes qui se croient à l'abri derrière leur copyright !

 

 

 

 

SCENE 1

 

Le Voyage, que Baudelaire dédie à Maxime du Camp, est le stade terminal interminable des Fleurs du Mal. C'est un long et magnifique poème en 8 parties qui sera le fil d'Ariane de cette exploration du labyrinthe de mon inspiration. La partie I jalonne la scène 1.
 
 
 
LE VOYAGE
A MAXIME DU CAMP
I
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes ,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes!
Aux yeux du souvenir que le monde est petit!
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers:
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir; coeur légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons!
Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !
 
 

La femme a faim et elle veut manger. Soif, et elle veut boire.
Elle est en rut et elle veut être foutue.
Le beau mérite!
La femme est naturelle, c'est-à-dire abominable.
Baudelaire – Mon cœur mis à nu
 
 
Rien d'e plus naturel pour moi, donc, que de poser nue ! se dit la jeune égyptienne...
 
 Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes ,
L'univers est égal à son vaste appétit.

 

 

Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers:
 

 

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés;

 

Matisse: Portrait de Baudelaire

 

 

 

 

Aragon:
- Pourquoi prendre un modèle, pour ensuite s'en détourner ?

 

Matisse:
- Pour pouvoir s'en détourner, il faut bien avoir un modèle !
 
 
  
Sargent:                         Proposition
Jeune égyptienne                 retournée
 
 
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir; coeur légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,

Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons!
Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom!
 
 
 
 
SCENE 2
 
LE VOYAGE
A MAXIME DU CAMP
II
Nous imitons, horreur! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.
Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où;
Où l'Homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou!
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie;
Une voix retentit sue le pont: Ouvre l'oeil!
Une voix de la hune, ardente et folle, crie:
Amour... gloire... bonheur!Enfer! c'est une écueil!
Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.
O le pauvre amoureux des pays chimériques!
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer?
Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis;
Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.
 

 

Nous imitons, horreur! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils

La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

 

 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.
O le pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?
Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis;

Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.
 
 
 
 
 

 
 
 
« Autour du peintre, de Baudelaire qui lit à l'écart, à droite, derrière la dame au châle et son amant mondain, jusqu'à la gauche où le chasseur et son chien, le marchand, le bateleur, le prêtre, le croquemort, la putain, sont bizarrement groupés, l'atelier de Courbet, encombré des modèles de sept anéées réunit les préoccupations et les les rêves du peintre… et c'est, disait Courbet, une allégorie réelle. Expression qui a valeur de manifeste, dans la contradiction de ses termes. (…) Rien, suivant le principe même de l'auteur, que ce que ses yeux ont vu… Et cependant ! Au dessus de ce rassemblement d'une étrangeté inexplicable, regardez les profondeurs de l'atelier… »
Aragon – Courbet Grandeur. Lettres françaises novembre 1951 
 
 

 
 
La jeune égyptienne est un modèle, mais elle n'a aucune envie de poser à poil par ce froid pour rien, tandis que le peintre peint un paysage!
 
 

 

 

 

Maxime du Camp, qu'elle avait bien connu quand il était venu tourner en Egypte avec son ami Gustave Flaubert, lui avait raconté, pendant que Gustave prenait du plaisir avec de jeunes garçons, que Courbet avait un comportement étrange avec les femmes:
« L'origine du Monde » est le portrait d' « une femme nue, vue de face, extraordinairement émue et convulsée ... mais par un inconcevable oubli, l'artiste avait négligé de représenter les pieds, les jambes, les cuisses, le ventre, les hanches, la poitrine, les mains, les bras, les épaules, le cou et la tête », lui avait-il dit.

 

 

 

SCENE 3

 

 

LE VOYAGE
A MAXIME DU CAMP
III
 
 
Etonnants voyageurs! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Dites, qu'avez-vous vu ?

 

Voilà donc que maintenant le pauvre Vincent est atteint du syndrome de Courbet, la terrible maladie qui consiste, avant de le faire complètement disparaître du film, à d'abord mutiler le modèle! Au début, Vincent l'avait peinte, elle, irradiant toute sa beauté et sa féminité, mais en lui coupant les mains!

Mais maintenant il en est à tout couper au montage. C'en est assez. Elle décide de ne plus tourner avec lui et de le planter là.

 

 

 

Abandonné par la belle égyptienne, Vincent déprime, broie du noir et peint son meilleur tableau. Les corbeaux quittent les blés, surtout que lui, du blé, il n'en a pas.

 

 

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,